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EN RÉSUMÉ

L’expédition en quelques mots

Le voyage au Mozambique a duré un mois pendant lequel nous avons traversé le pays avec les moyens du bord. Deux étapes étaient prévues : Tofo pour rencontrer Marine Megafauna Foundation et la province reculée de Cabo Delgado pour voir les communautés de pêcheurs du projet Our Sea Our Life.

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LES PROJETS

Our Sea Our Life

Suivi de l’équipe du projet Our Sea Our Life dans leur tournée dans les villages de pêcheurs pour les aider à la mise en place d’aires marines protégées. Le but est la protection des écosystèmes et l’augmentation du stock de poissons via une pêche durable.

Marine Megafuna Fundation

Partage du quotidien du projet Marine Megafauna Foundation à Tofo. Sur ce spot où viennent de nombreux requins baleines et raies manta, l’ONG travaille à la protection de ces espèces via trois approches : la conservation, l’éducation et la recherche scientifique.

L’ÉQUIPE

Clément

Clément a travaillé en agence de communication après plusieurs années passées à l’étranger.
Ces différentes expériences ont toujours eu pour fond une passion pour la mer et des requins. Il a maintenant décidé d’utiliser ses connaissances pour prendre part à la protection de nos océans.
Clément

Benjamin

L’aventure, les routes non balisées et l’improvisation rythment le parcours de Benjamin qui n'a de cesse de repousser ses limites.
Sa passion pour la mer et le défi que représente la sauvegarde des océans l'ont conduit à rejoindre le projet The Blue Quest et d'y apporter son savoir-faire.
Benjamin

L’EXPÉDITION EN DÉTAILS

The Blue Quest au Mozambique

Le Mozambique se trouve sur la côte Sud-Est de l’Afrique, en face de Madagascar et des Comores. Situé juste au-dessus de l’Afrique du Sud, le pays fait face à l’Océan Indien.

Le pays a un des taux de croissance économique les plus élevés du monde mais c’est aussi l’un des plus pauvres. C’est aussi un pays avec une biodiversité terrestre et marine unique. 22% du territoire est classé comme aire protégée. 

Nous avons décidé d’y aller pour rencontrer deux projets, le premier au Sud du pays et le second au Nord. Sachant que le pays est une bande côtière de 2500 km de long, nous étions préparés à passer beaucoup de temps sur la route.

Nous avions un mois et le but était de passer au moins quelques jours avec chacun des projets pour connaitre les personnes y travaillant, comprendre ce qu’ils faisaient et faire le plus d’images possible. Avec un budget serré, nous avions prévu de voyager de la manière la plus économique possible et de faire beaucoup de stops, ce qui allait nous réserver de belles surprises !

Commençons au début du voyage

Comme quasiment tous les vols internationaux arrivant dans les pays, nous avons atterri à Maputo. Nous n’avions pas prévu d’y rester plus d’une journée, le temps de finir les derniers préparatifs et de visiter rapidement la ville. En arrivant à l’auberge, le gardien nous a expliqué comment rejoindre Tofo. Le chapas, mini-bus local assurant des liaisons entre les principales villes, est un bon moyen économique de se déplacer au Mozambique. Si vous n’êtes regardant ni sur le confort, ni sur les horaires. L’un d’eux est censé partir tôt le matin et cela sera le premier des nombreux trajets que nous allons faire.

Tofo se situe dans la province d’Inhambane, à environ 500 km et 6-7 heures de chapas depuis Maputo. C’est le premier stop de notre voyage, pour rencontrer Marine Megafauna Foundation. Le tout premier projet rencontré avec The Blue Quest !

Vous trouverez un article dédié à cette semaine unique auprès de Marine Magafauna Foundation sur la page du projet du site. Mais voici tout de même un aperçu.

Rencontre de Marine Megafauna Foundation

Tofo est un endroit à voir absolument si vous allez au Mozambique. L’ambiance de ce village de pêcheur où le tourisme se développe est unique, un vrai paradis hors du temps. Mais c’est aussi la possibilité élevée de voir des requins baleines qui fait le charme de l’endroit. Et c’est la raison de notre présence.

Nous sommes venus passer la semaine avec Marine Megafauna Foundation, une ONG qui a pour but de protéger les requins baleines et raies mantas sur différents sites dans le monde.

Nous voulons mettre en avant via nos photos et vidéos leur approche reposant sur trois piliers : la recherche, l’éducation et la conservation.

Nous avons passé une semaine à vivre avec la dizaine de volontaires de l’ONG pour comprendre le travail de ces héros du quotidien, les problématiques auxquelles ils font face pour pouvoir les rapporter via nos vidéos. Pour cela nous avons visité les différentes activités de l’ONG, dans les écoles, avec les pêcheurs, … et nous avons enregistré les différentes interviews.

C’est aussi là où un rêve est devenu réalité. Nous avons pu nager avec un requin baleine ! L’ONG voulait nous faire ce cadeau.

Tofo est aussi un spot mondialement connu de surf, ce dont nous avons bien profité.

Ben avait justement embarqué sa planche pour profiter des vagues pendant le voyage. Mais la logistique de l’aéroport de Maputo a fait que celle-ci n’est pas arrivée à temps. Le suivi des bagages perdus était par contre exemplaire, la planche nous a suivi pendant tout le voyage, arrivant à chaque fois 4-5 jours après nous à chaque endroit, pour revenir à Marseille une semaine après nous ! Elle s’est fait un beau voyage.

Après une semaine et beaucoup de photos et vidéos sur nos cartes mémoire, nous reprenons la route. Le but est d’aller voir le second projet, tout au nord du pays. Pour cela il faut rejoindre Pemba, à plus de 2000km, en moins de 10 jours… 

Voyage au cœur du Mozambique

Le départ de Tofo s’est fait via un voyage inoubliable, entassés dans un bateau d’Inhambane à Maxixe où le nombre de personnes faisait que l’embarcation flottait de manière relative.

L’idée était de remonter jusqu’à Vilankulos pour passer deux jours et organiser le reste du voyage avec toujours la même question : comment arriver à Pemba à temps sans dépenser trop d’argent et en s’arrêtant en chemin pour voir les paysages magnifiques du pays.

La solution nous est venue après avoir discuté avec quelques locaux. Prendre un chapas jusqu’à Beira, un avion de Beira à Nampula pour éviter une zone de conflit (le pays était dans une guerre civile relative depuis 30 ans quand nous y étions), trouver un moyen de rejoindre Ilha de Mozambique depuis Nampula et se débrouiller une fois là-bas pour rejoindre Pemba. Avec ce début de réponse avec beaucoup d’inconnues car les transports sont aléatoires, nous repartons de Vilankulos.

Nous avons malheureusement manqué de temps pour voir Bazaruto, des îles magnifiques classées au patrimoine mondial de l’UNESCO. Il faudra donc un jour revenir à Vilankulos. La ville elle-même vaut le détour.

Atteindre Beira a nécessité beaucoup d’attente. Nous n’avions aucune assurance que le bus quotidien n’était pas déjà passé, ou même s’il n’allait jamais passer ! Il a fini par arriver quand plus personne, ni les autres passagers en attente ni nous n’y croyons encore. Nous avions même commencé à faire du stop auprès des camions. C’est parti pour 8 heures de route dans un bus à 43 degrés où l’on peut aussi bien être assis que debout dans la rangée centrale.

Les routes au Mozambique sont en plus ou moins bon état et il faut beaucoup de temps pour parcourir de petites distances. Assez souvent, une seule voie est goudronnée et il y a de la piste avec plus ou moins de trous de chaque côté. Lorsqu’un véhicule arrive en face, la règle semble être que le plus courageux reste sur la route goudronnée quand l’autre se décale sur la piste. Aléatoire depuis mon siège à l’avant du bus. Il y a des arrêts à chaque traversée de régions où il faut descendre du bus à un check-point, se laver les mains (nous avons découvert qu’une épidémie de choléra était en cours), attendre que le conducteur parle aux soldats et repartir. Et pour les malchanceux, un contrôle individuel des papiers et bagages.

Beira est la deuxième plus grande ville du pays et un port puissant. Elle est située au bout d’un corridor stratégique où transitent de nombreuses marchandises pour beaucoup de pays frontaliers qui n’ont pas de côte. En 2019, 90% de la ville et ses alentours ont été détruits par un cyclone…

Nous avons passé une nuit à Beira dans un hôtel avant de prendre notre vol pour Nampula. Il fallait bien ça avant de voler avec la compagnie locale qui souffrait d’une interdiction de vol dans de nombreux pays et d’une mauvaise réputation à cause d’accidents. Mais nous avons gagné plus de 40 heures de voyage.

Nous sommes arrivés à Nampula le soir pour partir tôt le matin vers Ilha de Mozambique. De nombreuses personnes nous avaient dit d’y passer et c’était le seul stop que nous avions le temps de faire pour arriver à temps à Pemba.

Ilha de Mozambique était la capitale du pays durant l’occupation portugaise. Rien que pour l’architecture coloniale unique, elle vaut le détour. Comme son nom l’indique, la ville est une île reliée au continent par un pont de quelques kilomètres. Elle ne fait que 3 kilomètres de long et 400 mètres de large. La partie sud est un bidonville tandis que la partie nord comporte les anciens bâtiments de l’époque coloniale. L’endroit est totalement hors du temps, rempli de légendes. Cet endroit classé au patrimoine mondial de l’UNESCO est absolument à voir si vous allez au Mozambique.

Après 3 jours à parcourir l’île et ses alentours, il faut repartir pour rejoindre Pemba. Ce n’est pas la partie la plus longue, seulement 500km, mais cela sera la plus difficile car seulement via chapas sur une route en très mauvais état. Le chapas est le mini-bus local, souvent un van « customisé » ou un pick-up, qui s’arrête à chaque fois que quelqu’un veut monter ou descendre. Le nombre maximum de passagers est aléatoire étant donné que le chauffeur ne refuse jamais à quelqu’un de monter. Mais c’est aussi un moyen de transport vraiment pas cher et donc ok pour nous.

C’était honnêtement un des pires voyages de notre vie mais une expérience incroyable ! Il a fallu 11 heures de chapas pour rejoindre Pemba, assis par terre ou sur d’autres passagers. On en a compté 31 autres au plus fort du remplissage ! Le trajet est ponctué de nombreux contrôles militaires ou de police, plus ou moins intense à chaque fois. Le dernier, à l’arrivée à Pemba, était le plus intéressant. Il a fallu défaire tous nos bagages au bord de la route devant des militaires armés car, pour eux, la seule raison qui nous a poussé à prendre un chapas était que nous transportions des diamants en contrebande. Ben étant rodé à ce genre de contrôle, nous avons rapidement pu rejoindre la ville.

Pemba est une ville remarquable, située dans l’une des plus grandes baies du monde. C’est aussi le point d’entrée du Parc National des Quirimbas, un joyau de la biodiversité aussi bien terrestre que marine qui compte un archipel de 32 îles.

Immersion avec Our Sea Our Life

Nous sommes venus rencontrer le projet Our Sea Our Life et AMA, one des ONG impliquées.

Le projet Our Sea Our Life, expliqué dans un article spécifique, est en place dans 6 villages de pêcheurs reculés de la province de Cabo Delgado, entre Mocimboa de Praia et la frontière tanzanienne.

Le but est d’aider à la mise en place de méthodes de pêche durable en créant des aires marines protégées et gérées par les communautés.

Nous voulons vraiment voir ce projet et rencontrer les personnes impliquées car cette solution est particulièrement intéressante et peut être répliquée à grande échelle. Par exemple, Marine Megafauna Foundation était en train de mettre en place une de ces aires marines gérée par la communauté lors de notre passage.

Après une journée passée avec AMA dans un village de pêcheurs près de Pemba, nous partons pour Mocimboa de Praia pour rejoindre les autres membres du projet et préparer notre séjour de quelques jours dans les villages.

Nous avons eu la chance de vivre dans les villages de pêcheurs très isolés où nous avons pu voir l’impact du projet qui a eu des effets exceptionnels dans les communautés. Grâce aux nombreuses rencontres et interviews des chefs de villages et pêcheurs, nous avons pu comprendre les enjeux, entre tradition et nécessité de voir le stock de poissons grandir.

Cette expérience unique est expliquée dans un article spécifique que je vous invite à lire. Elle a été possible grâce à la confiance que nous a accordée la Zoological Society of London.

Des enjeux encore plus marqués par le fait que, quelques temps avant notre passage, des énormes réserves de gaz naturels ont été découvertes dans la zone qui s’apprêtait à devenir un hub pour des multinationales comme Total ou ENI. Nous avons vu dans la ville de Palma les infrastructures se mettre en place pour accueillir les milliers de personnes qui allaient venir y travailler. Gérer de manière durable les zones de pêches était une priorité.

Malheureusement, fin 2017, la région est tombée dans le chaos avec l’apparition de groupes terroristes qui y sèment la terreur depuis…

GALERIE